Hier matin, la liste tant attendue de 34 joueurs a officiellement été dévoilée avec 6 non-capés, 22 mondialistes sur 33 et un revenant. On analyse pour vous ces différents choix.
Les grands absents
Lorsqu’une liste, habituellement constituée de 42 éléments, est soudainement réduite au nombre de 34 joueurs, il est obligatoire de faire des choix forts et de se priver de joueurs importants, fréquemment appelés en bleu. Ajoutez à cela une méforme actuelle en championnat. C’est le cas notamment de Paul Willemse, grand artisan de la réussite du XV de France lors du mandat précédent et absent de dernière minute à la Coupe du Monde. Il paye un début de saison poussif, marqué par une indiscipline chronique même s’il reste sur 2 essais sur les 2 derniers match et semblait remonter en puissance. Un début de saison moyen, c’est également ce qui arrive à l’ailier Gabin Villère, toujours pas revenu à son meilleur niveau depuis ses multiples blessures connues l’an passé et qui se fait doubler dans la hiérarchie par Matthis Lebel, quelques mois après avoir vécu de plein fouet l’éclosion de Louis Bielle-Biarrey. Dans cette catégorie-là, on peut souligner la non-présence de Sekou Macalou, très discret depuis son retour en club et dernièrement ,souffrant des ischios-jambiers. A la charnière, Antoine Hastoy paie aussi une première partie de saison mitigée, tant dans le jeu que dans les tirs au but et le fait que Fabien Galthié n’ait convoqué seulement 2 ouvreurs de métiers. Baptiste Couilloud, pourtant revenu mort de faim du Mondial, subit une baisse régime, représentée par le mauvais début de saison lyonnais. Il laisse sa place à Nolann le Garrec et est victime de la polyvalence 9-10 d’Antoine Gibert. Au rayon des mondialistes absents, on peut parler d’Arthur Vincent, lui aussi plutôt à la peine ces dernières semaines malgré une prestation encourageante à l’aile contre Toulon le 7 janvier. Il subit notamment l’impressionnante montée en puissance des jeunes Nicolas Depoortère et Emilien Gailleton. Enfin, Bastien Chalureau, condamné à 6 mois de prison avec sursis avant-hier, ne figure pas dans la liste, sans grande surprise.
Les bizuths
Dans une première liste post-Mondial, il est quasiment systématique de remarquer l’émergence de nouveaux joueurs, même si Fabien Galthié garantit que « 80 ou 90% de ce groupe ira au Mondial 2027 ». Ainsi, le staff a convoqué 5 nouveaux joueurs (Nolann Le Garrec n’est pas capé mais a déjà participé à des rassemblements et était présent sur la feuille de match d’Italie-France lors de la précédente édition). Ceux-ci sont Emmanuel Meafou, phénomène en puissance du côté de Toulouse et probablement attendu en tant que titulaire, Matthias Halagahu, également deuxième-ligne mais disposant d’un gabarit plus léger. On retrouve un de ses homologues toulonnais : Esteban Abadie, incontestablement l’une des révélations de cette première partie de Top 14, tant par son activité débordante que ses qualités de plaqueur. Du côté des 3/4, on remarque donc l’apparition d’un des hommes forts du Racing 92, le breton Nolann Le Garrec, très en verve dernièrement. Il est accompagné de son compère de la charnière francilienne, Antoine Gibert, qui éclot à vitesse grand V depuis le départ de Finn Russell et sa promotion avec le numéro 10 dans le dos. Enfin, tout sauf une surprise, Nicolas Depoortère, champion du monde U20 l’été dernier, se fraie un chemin parmi la grosse concurrence au centre de l’attaque. Ses prestations de plus en plus remarquées ont tapé dans l’œil su staff des Bleus et il sera accompagné d’Emilien Gailleton, déjà capé, parmi les représentants de la génération 2003.
Le come-back inattendu
Lorsque le forfait de Thibaud Flament pour ce rassemblement a été officialisé, en raison d’une fracture à un orteil, le nom de Paul Gabrillagues est sorti, lui qui n’a plus joué en bleu depuis la Coupe du Monde 2019 au Japon. Le joueur formé au PUC (tout comme Jonathan Danty au passage) se voit là récompensé d’un solide début de saison où il retrouve des couleurs au sein de la capitale, après quelques saisons passées au second plan. Reste à voir s’il se fera une place parmi les 23 lors du premier match, tant attendu, contre l’Irlande à Marseille le 2 février.
Les pressentis finalement absents
Tous les postes de cette équipe de France regorgent de prétendants à la liste, qui sont notamment auteurs d’un excellent début de saison. Chez les avants, c’est le cas de Posolo Tuilagi, qui après un feuilleton de quelques jours, était finalement sélectionnable. Agé de 19 ans seulement, le fils d’Henry a encore tout le temps devant lui pour postuler au XV de France, comme nombre de ses coéquipiers champions du monde U20. On pense notamment à Hugo Reus, flamboyant depuis ses débuts en professionnel au printemps dernier, mais aussi Baptiste Jauneau, au profil très intéressant et qui pourrait prétendre à une place au sein du squad prochainement. Le staff garde un œil attentif sur leurs progressions et il serait probable de voir certains éléments des générations 2003/2004 participer à la tournée estivale prévue en Argentine au mois de juillet (Hugo Auradou, Marko Gazzotti, Théo Attissogbé, Paul Costes entre autres).
Il est bon de préciser que contrairement à ce que nous pouvions penser, c’est Grégory Alldritt, de retour en club depuis quelques semaines, qui sera capitaine du XV de France pour cette édition 2024 et non pas son compère de la troisième-ligne Charles Ollivon.