Pour cette 29ème édition de la « grande » Coupe d’Europe, force est de constater que les candidats à la victoire finale sont nombreux. Et une nouvelle fois, difficile de dire qui en sera le vainqueur, qui se cache parmi 8 formations pleines d’ambitions.
Le duo de choc
Parmi les prétendants logiques à la victoire finale de cette Coupe des Champions, on retrouve plusieurs grosses écuries. Évidemment, le tenant du titre La Rochelle est candidat à sa propre succession. Elle s’est qualifiée après avoir frisé la correctionnelle lors du 8ème de finale face aux Stormers (22-21) au terme d’un match au scénario rocambolesque et d’une ultime transformation manqué par Libbok. Les Maritimes devront relever une fois de plus le défi du Leinster à Dublin ce samedi. Ce match à couteaux tirés est également le reflet d’une phase poules très mitigée (2 victoires et 2 défaites dont une au Cap déjà) et plus globalement d’une saison mêlant le chaud et le froid. Néanmoins, leur expérience et leur collectif bien huilé jouent en leur faveur et peuvent leur permettre de renverser n’importe quelle montagne.
De leur côté, les Irlandais demeurent sans doute l’équipe la plus redoutable de la compétition. En effet, 4 fois finalistes sur les 6 dernières éditions, ils représentent la menace numéro 1 pour les clubs français. Malgré la déception des deux échecs consécutifs contre le Stade Rochelais, le rouleau compresseur que constitue la formation dirigée par Leo Cullen en fait l’équipe à abattre. De plus, son excellente saison en URC (Championnat Celte et équipes sud-africaines, marquée par les performances de nombreux internationaux irlandais en verve, pousse à l’optimisme du côté de Dublin, où l’on attend le trophée depuis 2018.
Toutefois, lors de cette confrontation désormais considérée comme un « classique » de la Champions Cup, un des deux grandissimes favoris va tomber. Ainsi, il ne pourra pas rejoindre la finale, comme lors des précédentes éditions.
Les favoris habituels
Au rayon des cadors déjà auréolés dans la compétition reine européenne, on est obligés de citer le Stade Toulousain. Le club le plus titré de l’histoire de la compétition s’avance cette année encore comme un candidat crédible à la victoire finale. La meilleure équipe de la phase de poules (20 points récoltés sur 20 possibles) impressionne de sortie en sortie. En effet, les coéquipiers d’Antoine Dupont ont terrassé le Racing 92 31-7 au tour précédent et ne comptent pas s’arrêter là. Au-delà d’une saison pour l’instant réussie en Top 14, les Toulousains bénéficient d’un tableau plutôt avantageux avec un enchaînement de réceptions. En cas de qualification contre Exeter, ils ont auront aussi la possibilité de recevoir la demi-finale. Désormais portés par le retour du maître à jouer Ntamack depuis plusieurs semaines, les hommes d’Ugo Mola peuvent décrocher leur 6ème étoile.
Vainqueurs d’une édition particulière en 2020 contre le Racing 92 (31-27), les Anglais d’Exeter ont depuis quelque peu perdu de leur superbe. Effectivement, ils ont essuyé 3 échecs lors des 3 dernières campagnes européennes. Une défaite en quarts contre le Leinster en 2021 et en huitièmes contre le Munster en 2023. Sans oublier la demi-finale perdue contre le futur vainqueur rochelais en 2022. Cette baisse de régime peut s’expliquer par la perte d’éléments clés du titre de 2020. Les frères Simmonds ont migré vers la France (Pau et Montpellier), tout comme Jack Nowell (La Rochelle). De plus, le colosse Jonny Hill est parti à Sale, accompagné par le virevoltant ailier O’Flaherty. Désormais, pour retrouver le dernier carré, il faudra créer un exploit à Toulouse.
Les outsiders
Dans la catégorie de ceux qui peuvent créer la surprise, comment ne pas parler de l’Union Bordeaux-Bègles ? L’enthousiasme dégagé par les hommes de Yannick Bru, et notamment la merveilleuse ligne de trois-quarts porte l’UBB. Auteur d’une phase de poules impressionnante (172 points inscrits), l’Union peut retrouver pour la deuxième fois de son histoire les demi-finales. Encore flamboyante samedi dernier pour disposer des Saracens, elle a l’occasion d’écarter de la course les Harlequins. La bande à Depoortère et Bielle-Biarrey a tout pour s’offrir une demi de rêve au Stadium de Toulouse, contre le rival garonnais.
Les Harlequins, portés par leur excellent ouvreur Marcus Smith, retrouvent les quarts pour la première fois depuis 2013. Équipés d’un groupe solide et prometteur, ils peuvent aussi semer la pagaille dans cette phase finale et il ne serait pas impossible de les voir pousser la porte du dernier carré. La génération également illustrée par l’explosif Dombrandt ou les flèches Murley et Lynagh est encadrée par la vieille garde, composée de Danny Care (37 ans) ou Joe Marler (33 ans). Ainsi, ce savant mélange promet une belle affiche samedi.
Un autre club anglais pouvant renouer avec son glorieux passé est Northampton. En effet, les Saints ont déjà remporté le trophée en 2000 et connu une finale perdue en 2011 contre le Leinster. Depuis, le club a vécu une période plus compliquée, loin des phases finales européennes voire nationales. Boostée par l’éclosion de jeunes talents tels que les avants Coles ou Pearson, les joueurs de Chris Boyd ont réalisé une phase de poules parfaite (4 victoires sur 4) et ont triomphé du Munster en 8èmes. De plus, l’efficace charnière internationale Alex Mitchell- Fin Smith et les remuants Furbank ou Freeman illustrent pleinement le renouveau des Saints, désormais gros pourvoyeur du XV de la Rose.
Le seul sud-africain en course
Enfin, l’Afrique du Sud compte un seul représentant en quarts de finale. Les Bulls de Pretoria se déplacent à Northampton avec l’envie de marquer l’histoire en atteignant les demi-finales. Ce serait une première pour une écurie sud-africaine, lors de la deuxième saison où elles ont été inclues dans la compétition. Cependant, malgré la gifle infligée à Lyon en huitièmes (59-19), les Bulls semblent être aujourd’hui le candidat le moins armé pour triompher à Londres le 25 mai.